La fête de la pomme en octobre 2002

Un dimanche à la campagne dans le Tarn-et-Garonne

"C'était avant les supermarchés et les péages d'autoroutes, c'était même avant les hommes... en ce temps les lutins ne parlaient pas avec la bouche, ils parlaient avec le cœur, et se comprenaient directement de cœur à cœur..." les enfants, assis en rond dans l'herbe face à la scène, qui est une brouette, sont subjugués par la petite grand-mère-lutin suspendue au bout de ses dix-huit fils ; nous sommes devant la roulotte d'un balladin venu à cheval de ses lointaines montagnes. Une interprête signe. L'histoire captive enfants sourds et entendants. La prairie baigne dans une délicieuse senteur de gâteau ... un pâtissier prépare des tartes, pétrissant la pâte devant le public, surveillant la cuisson devant son four en plein air... des tartes aux pommes bien sûr, car c'est la Fête de la Pomme au Verger de Pailhous, dans le village d'Escatalens (Tarn-et-Garonne).

Nous sommes, ce dimanche 20 octobre, dans un marché champêtre : des marchands présentent sur leurs étals des variétés de pommes en nombre insoupçonné, certaines espèces ont ressurgi des siècles passés, par les soins du Verger-Conservatoire de Puycelsi. Des élèves du Lycée agricole de Montauban-Capou proposent un délicieux jus de pomme de leur fabrication. Une vannière fait sous nos yeux de rustiques paniers d'osier ; un peu plus loin un tourneur sur bois travaille devant sa délicate machine... Deux interprêtes LSF sont présents partout pour prodiguer les explications appropriées. Dans l'ancienne écurie, maintenant Théatre de la Mangouste, se déroule à guichet fermé, le spectacle bilingue de marionnettes "La Pomme qui ne voulait pas quitter son arbre " conçu et réalisé par une petite troupe de sept enfants, dont la petite Marion, de l'école bilingue de Ramonville. Sandrine et Noémie font l'interface devant un public mixte.

La Fête avait commencé quatre jours auparavant, par l'ouverture au Grenier de Pailhous d'une exposition d'art sur le thème de la Pomme. Lors du vernissage, un interprête LSF rendait possible la communication entre le public et les artistes... C'était la première Fête de l'association Mains en Fête, qui a dans ses objectifs d'organiser des manifestations accessibles aux sourds et aux entendants.

Jean-Claude Marcel,
Membre de l'association Mains en fête


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