Visite du Musée de la Mine

Samedi 10 mai 2003

les photos


Les Mines de Cagnac


L'exploitation du charbon

Le Bassin Houiller du Tarn se trouve sur la ligne de fracture qui sépare le Massif Central et le Bassin Aquitain. Le gisement de charbon date de la fin de l'ère primaire, il y a 280 millions d'années.

21 couches forment le bassin houiller qui s'étend sur 10 km du nord au sud et 3 km d'est en ouest. La profondeur est en moyenne de 100 m (520 m au plus profond).

Dans la région de Carmaux, le charbon était exploité depuis plusieurs siècles et c'est la Compagnie des Mines de Carmaux qui gérait cette activité.

En 1885, à 328 m de profondeur fut découvert du charbon à Cagnac. En 1894 furent construits six kilomètres de chemin de fer entre Albi et Cagnac qui vont former la Compagnie des Mines d'Albi. Le charbon est extrait à Cagnac puis transporté à Albi pour être trié, lavé et vendu.

En 1895, il y avait 480 ouvriers, en 1900 plus de 1000. L'immigration fut nécessaire : en majorité des Polonais, mais aussi des Espagnols, des Italiens, des Portugais et des Belges. Ces populations furent rassemblées dans des cités, la plus importante pour les Polonais s'appelait " les Homps ".

Le village de Cagnac se développe : à l'école traditionnelle se rajoute l'école polonaise et des commerces, épiceries, cafés, cinéma, voient le jour.

Le nombre d'ouvriers ne cessa de croître. La mine a besoin de métiers différents : piqueur, boiseur, menuisier, rouleur, cribleur, laveur, lampiste, etc...

L'Harmonie des mineurs de Cagnac fut créée dès 1920. Elle prit part à de nombreux concours avec beaucoup de succès.

En 1946, l'Etat nationalisa les mines. Les Mines du Tarn se retrouvèrent au sein des Houillères du Bassin d'Aquitaine.

En 1960, ce fut l'apogée de la production : environ 2 millions de tonnes (Cagnac 520 000 tonnes). La France produisait 58 M de tonnes. Plus de 8000 personnes étaient employées dans cette région qui petit à petit fonda son devenir économique sur une seule activité.... La Mine... avec tout le danger que cela représente.

Chronique d'une fin annoncee

Le charbon a constitué pendant longtemps la richesse nationale, moteur indispensable de la révolution industrielle et pourtant ce charbon extrait de notre sous-sol n'a pas assuré au XXe siècle la couverture totale des besoins de l'industriel. Il représentait moins du dixième de nos besoins et en 1978 le bassin du Centre-Midi dont dépend Cagnac n'en a couvert que 1,5% et malgré les demandes régulières des syndicats et de la population du bassin minier qui réclamaient une meilleure prise en compte des réserves du sous-sol tarnais et une " relance charbonnière " les Charbonnages de France en ont décidé différemment depuis longtemps : la fermeture des petits bassins houillers.

Pierre Pouquet, directeur des Houillères d'Aquitaine déclarait en 1997 : " ....il faut être capable de fournir de l'énergie à un prix le moins élevé possible, il faut trouver le moyen de réduire nos dépenses en améliorant notre productivité... "

Mais dans le bassin minier les conditions géologiques pèsent sur les rendements donc sur les coûts de revient. Les prix de vente du charbon à EDF sont établis par référence à des importations réalisées à des prix très bas ( ex. charbon polonais.)

Et l'on peut dire que le déclin de la mine, amorcé déjà depuis plusieurs années, s'est accéléré au début des années 1970, et en 1979 le puits N° 3 est arrêté, les installations de surface démolies.

La population va difficilement admettre cette fatalité, impossible pour elle de croire que ce gisement n'est plus économiquement rentable car le village de Cagnac doit sa création à la découverte du charbon. Et pourtant tout va très vite et fin 1982 la phase d'exploitation souterraine du charbon de Cagnac s'achève.

Ainsi s'achève également la grande épopée des mineurs de fond du bassin houiller de Carmaux-Cagnac. Dans le tumulte des engins de démolition, les Cagnacois voient disparaître une à une toutes les bâtisses qui leur étaient familières.

L'Exploitation du charbon a ciel ouvert " la Grande Découverte "

Ce projet, proposé en 1984 a commencé à voir le jour, mais très vite dans les années 1990 les résultats techniques de cette exploitation ne sont pas ceux espérés et l'exploitation à ciel ouvert est arrêtée en 1997.

Le Musee de la mine : patrimoine minier

Dès 1981, l'idée d'une " mise en valeur du patrimoine industriel du bassin houiller Albi-Carmaux " se développe par le projet de création d'un musée vivant : sorte de circuit où chaque site conservé pourrait servir à l'évocation de son environnement économique, sociologique et culturel.

En 1985, les Houillères de Bassin passent une convention avec l'Association CEPACIM " pour la mise à disposition des puits 1 et 2 de Cagnac qui serviront de lieu d'exposition dans le cadre d'un circuit industriel... "

Et à la même époque, Elisée Roumegoux, Maire-adjoint et récent retraité mineur de fond, prend l'initiative d'une aventure insensée : constituer une collection d'objets miniers dans les dépendances du puits n°2 en vue d'une restitution des ces objets par la construction de véritables galeries de mine. Visite avec interprétariat LSF du Musée de la Mine à Cagnac-Les-Mines près d’Albi, dans le Tarn

Il s'entoure alors de 5 autres jeunes retraités, Pierre Boyer, 34 ans de fond, Pierre Bosc, 35 ans de fond, Stanislas Swiatek, Jacques Enjalbert, 30 ans de fond et Jean-Pierre Bouty, 22 ans de fond. Et dès septembre 1987, ils se lancent dans la construction de la 1ère galerie. Près de 4000 journées de travail cumulées ont été employées bénévolement pour reconstituer 300 mètres de galerie : la mine-musée. Les techniques mises en place sont celles qu'ils utilisaient au fond de la mine, avec chacun sa spécialité : boisage, pose de cadres, d'étançons, voies de chemins de fer, mise en place de taille équipée d'une haveuse....

Cette collégialité a été le moteur de cette volonté d'aboutir. Et c'est un lieu unique de restitution d'un cadre de vie et de travail d'un des métiers les plus pénibles et dangereux qui nous est proposé.

Michel Lavaux, Françoise Lavaux, Jacques Rouvel


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